Mes démarches d'écriture

   J’ai longtemps écrit au hasard du temps, de celui que j’avais à disposition…un métier très prenant (mais si, vous savez, le job où on est toujours en vacances!), des activités annexes non moins prenantes elles aussi. 

   Jusqu’au jour où je me suis rendue compte que lorsque je n’écrivais pas pendant plusieurs jours, quelque chose disfonctionnait en moi. Ce que je nommerais le « spleen du crayon » se révélait alors, me plongeant dans une sorte de mal-être indéfinissable. Il suffisait alors que j’écrive quelques lignes pour que tout dans mon esprit redémarre et que je retrouve une sorte d’équilibre vital.

   J’ai alors compris qu’écrire, c’était donner de soi-même, un peu comme chanter. Et nous, les humains, on est fait pour cela : donner, transmettre, faire passer.

   Il ne s’agit pas d’une sorte de catharsis au sens où l’on évacue son mal-être, ni d’une « thérapie ». Les écrivains ne sont pas tous des malades. C’est au-delà de tout cela. C’est un acte purement quantique : on transmet une forme d’information qui va faire son chemin vers d’autres personnes qui nous sont totalement inconnues et qui recevront à leur tour le message en fonction de leur propre mode perceptif. Ces messages lancés comme des bouteilles à la mer résonneront à leur manière, selon un mode que nous ignorons nous-mêmes.

   Désormais, j’écris chaque jour, ne serait-ce qu’une page, de même que je pratique de mon  instrument chaque jour, ne serait-ce que pour lui faire chanter quelques notes. Certains font des pompes ou du jogging… ma page d’écriture, ce sont mes pompes en quelque sorte.

   Par contre, pas de rituel spatio-temporel!!! Surtout pas! J’écris n’importe où et n’importe quand… n’importe quoi. Pas de rigidité, sinon s’en est fait de mes héros et de leurs déconvenues. J’écris chez moi bien sûr, dans des cafés, dans une cage d’escalier (en attendant un prof de musique toujours en retard…), dans la nature..

Une caverne à thés découverte au hasard d'une déambulation à Budapest.
Ambiance feutrée propice à la création...

   Voilà donc pour cette première partie relative à mon environnement artistique. 

   J’aborderai plus en détails dans un prochain article mes démarches de construction d’histoires.